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Goulwen KERNEGUEZ - "S'il ne pouvait y avoir qu'une course dans l’année, ce serait celle-là"

Arrivé de sa Bretagne sur la pointe des pieds à Millau, Goulwen Kerneguez a aussi pointé le bout de son nez au milieu des coureurs élites de HOKA LES TEMPLIERS l’an dernier. Il a signé son meilleur résultat en 2023 (14e) et compte bien améliorer son temps sur la trentième édition du Festival.

Pourquoi as-tu fait du Festival des Templiers un objectif majeur dans ta saison ?
J’ai découvert le trail en arrivant à Millau, fin 2019. Je connaissais déjà le Festival des Templiers avant d’arriver ici. En Bretagne, tu connais Millau pour le Viaduc et le Festival des Templiers. C’était quelque chose qui me faisait kiffer. J’ai découvert l’événement en 2019, j’avais fait la Midnight et tout le monde préparait le Grand trail. Ça faisait deux mois que je courais et je me suis dit que c’était cool de faire le Grand trail alors je suis parti dessus. 2020 a été annulé alors je l’ai fait en 2021 et ça m’a foutu les poils le départ avec le discours de Gilles et les fumigènes et j’ai chopé le truc. Maintenant je ne vois plus une année sans courir au Festival des Templiers. Dès le mois de janvier je suis focus sur le Festival des Templiers, j’ai des posters dans mon appart et c’est mon fond d’écran de téléphone… Je demande à Quentin de me préparer spécifiquement pour cette course. En master j’avais fait un mémoire sur l’événementiel sportif et le Festival des Templiers revenait fréquemment comme exemple en termes de fabrique locale d’un événement, d’identité, de ressources territoriales et de savoir-faire en orga.
Ce sera ma quatrième participation en 2024. Le Festival des Templiers a joué un grand rôle dans mon installation ici, non pas que par la course mais par tout l’univers du trail qui est développé ici. La forme culturelle du trail plutôt minimaliste et américaine a largement contribué à la construction de ma vision de la pratique.
 
Comment est-ce qu’on prépare le Grand trail quand on habite à Millau toute l’année ?
Je commence à avoir la nationalité (rires). C’est un gros plus de pouvoir habiter ici parce que ce sont des chemins techniques avec beaucoup de relances. Ce n’est pas comme quand on prépare une course alpine où on sait qu’on va monter pendant 1 000m. Il faut être hyper complet pour courir le Grand trail et s’entraîner toute l’année ici c’est un vrai plus. On peut courir à toutes les saisons, j’ai récemment fait une expérience alpine et quand tu passes la moitié de l’hiver sous la neige, c’est plus dur de reprendre après.
 
Est-ce qu’il y a une partie de la course que tu aimes particulièrement ?
Cette année ça m’a fait un truc quand je suis revenu vers Millau parce que ce sont des sentiers sur lesquels je m’entraîne. Quand on passe la Pouncho… Ça me fait toujours un truc ! J’aime bien aussi la partie où on arrive à Saint-André-de-Vézines, ça correspond au lever du soleil. Cette année c’était la folie, on a eu une mer de nuages et il y avait pas mal de monde dans le village. C’est toujours agréable d’avoir le lever du soleil qui te réchauffe.
 
C’était ta deuxième année en sas élite, la première s’est soldée par un abandon, est-ce que tu as changé quelque chose dans la manière d’aborder la course ?
Je me suis entraîné ! (rires) La première année où je l’avais faite en 2021, j’avais dû courir une fois plus de 40 kilomètres, j’avais été pas mal blessé. Ca ne pouvait qu’être mieux. J’ai suivi un plan, c’est Quentin (Raissac) qui me suit depuis deux ans. A partir du moment où tu n’es pas blessé et que tu suis le programme, tu progresses. C’est la raison principale pour laquelle ça a évolué.
 
Comment as-tu vécu cette édition 2023 sur laquelle tu as fait ton meilleur résultat ?
Il y a des jours comme ça où tout est aligné. Je devais partir de Millau donc j’avais à cœur de bien finir en tant que Millavois. La course aurait pu durer plus longtemps, ça ne m’aurait pas dérangé. Je n’ai pas ressenti de lassitude, t’es un peu cuit à la fin, tu t’accroches aux arbres pour monter la Pouncho, mais tu sens que tu peux continuer et t’as envie parce que c’est que du plaisir, tu vois que t’es dans un bon jour et que le taf de l’année paie. En plus il y avait mes potes qui étaient sur le bord des chemins, mes parents et mon frère étaient là, je me souviens exactement d’où j’ai croisé telle personne, c’était la journée parfaite.
 
Cette course a aussi contribué à ton intégration du team Odlo, ça change un peu ta manière de fonctionner ?
Je pense que grâce à cette course j’ai eu de la visibilité et ça m’a permis de rentrer dans le team. Au quotidien je découvre des choses. Sur les championnats de France de trail ça faisait plaisir d’arriver deux jours avant la course, d’avoir les conseils en termes de nutrition, de préparation et de prendre le temps d’échanger avec les gens. Ca fait beaucoup plus pro alors qu’avant c’était à l’arrache. J’ai signé deux ans avec eux et ça va être deux ans d’apprentissage, de partage, pour essayer de passer un cap. C’est que du plus et je vais essayer de tirer le meilleur de cette expérience. Il faut que les résultats suivent et c’est la petite pression en plus que je n’avais pas avant.
 
Pour cette édition 2024 tu as déjà essayé de te mettre un objectif ?
J’espère être entre Jim et John, en toute modestie. (rires) Je pense que pour la trentième édition il y aura encore plus de niveau sur le Grand trail. C’est quand même une course qui fait rêver beaucoup de personnes, pour la trentième il y aura une grosse densité. L’an dernier il y avait 50 athlètes avec une cote Itra supérieure à 800. Je pense que je ne vais même pas essayer de parler en termes de place. En temps, j’espère gagner un petit quart d’heure et en le gagnant, je ne pense pas être trop mal placé. Cette course il faut la faire et la refaire pour gagner en expérience et connaître tous les cailloux. Pour moi ce sera la quatrième édition et il faudra gérer sur le plat et ne pas trop en mettre pour rejoindre Peyreleau. La section entre Pierrefiche et Massebiau est aussi difficile et à force de la faire, tu peux gagner un quart d’heure. C’est mon objectif de l’année et s’il ne pouvait y avoir qu’une seule course dans la saison, ce serait celle-ci.